On pourrait penser que les soignant·e·s (et les aidant·e·s) doivent choisir entre forcer à manger et accepter la décision du·e la patient·e (du proche). La question que je me pose est : « Comment rester bienveillant·e quand on accompagne quelqu’un qui ne mange pas ou si peu ? »

Au début de ma carrière, j’avais des certitudes : je croyais qu’il fallait forcer les gens à manger « pour leur bien », pour éviter la dénutrition, les escarres… Mais avec plus d’expérience, je me suis rendu compte que pour pouvoir forcer les gens, je devais me couper de mon empathie. Plus je me coupais d’elle plus il devenait facile de m’en couper. J’ai eu peur à un moment de trop m’éloigner de celle que je suis vraiment et j’ai eu besoin d’aller plus loin dans ma réflexion.

Car bien sûr, «ne pas forcer», si c’était pour renoncer, abdiquer, je me serais sentie comme une lâcheuse, or ce n’est pas moi non plus !

En observant mes collègues, par des formations, des lectures, des échanges, j’ai petit à petit découvert que ceux·celles qui s’en sortaient le mieux avaient quelque chose en commun, une façon d’aborder le problème qui était en dehors de la question « forcer ou lâcher ».

Ces soignant·e·s faisaient équipe avec les patient·e·s, il·elle·s obtenaient leur collaboration, il·elle·s les rendaient partenaires de leurs choix. Ces attitudes-là sont difficiles à acquérir, c’est pourquoi j’y consacre du temps dans la formation « prendre soin de soi et de ses patient·e·s ».

 

Et vous, qu’en pensez-vous ?

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